Lorsqu’on m’a invité à débattre, en début d’année (mars),  avec le directeur du Secrétariat des relations avec l’Islam (SRI), le père Christophe Roucou, mon but n’était pas de polémiquer avec lui sur ce qu’il fait, mais plutôt, si je peux dire sur « ce que ne se faisait pas »; à savoir que beaucoup de chrétiens, engagés dans le dialogue ISLAMO-CHRETIEN, ne se préoccupent pas du sort de leurs frères convertis de l’Islam.
En effet, il a été nommé à ce poste de responsabilité, par la Conférence des évêques de France ; et s’il s’acquitte de la mission qui lui a été confiée avec trop de zèle, selon de nombreux observateurs, avec excès selon moi, il faudrait questionner d’abord ceux qui l’ont nommé à ce poste. Nous ne pouvons pas lui demander de changer la politique du religieusement correct qui a été décidée par ses supérieurs, ou de la réorienter si ces derniers en sont satisfaits et l’encouragent à continuer[1].
Je voulais donc plutôt lui poser cette simple question : accueillez-vous comme des frères en Christ, ceux qui quittent l’Islam?
Malheureusement la rencontre n’a pas eu lieu. Mais le hasard, ou la providence, a voulu que je sois informé d’une conférence ayant lieu dans la paroisse du Saint-Esprit le 14 octobre dernier :
14 Octobre à 20h soirée de dialogue interreligieux
Par le Père Roucou à 20h15 à la Maison Paroissiale
Session de rentrée 2011-2012 de l’équipe pastorale et des conseils :
Vendredi 14 et samedi 15 octobre, consacrée au dialogue interreligieux, et en particulier aux relations avec l’islam, avec le Père Christophe Roucou, directeur du SRI (Service National pour les relations avec l’Islam) qui animera la soirée du vendredi 14 à 20h15, ouverte à tous.
Le dialogue avec les autres religions est un enjeu important pour tous les chrétiens et un véritable défi pour notre temps.
Ce thème est particulièrement d’actualité avec la prochaine célébration du 25ème anniversaire de la première rencontre interreligieuse d’Assise.
Vous êtes amicalement invité à assister à cette conférence-débat.
C’était donc l’occasion d’interroger le responsable du SRI qui, par ailleurs, me connait et sait que je suis porteur de cette grave question.
 
Et c’est ce que j’ai fait après avoir été salué par lui. Mais bien sûr j’ai dû écouter la présentation de son travail, qui aurait pu être moins long, à mon humble avis.
Il est bon de relever deux expressions utilisées :
–       il a parlé de « frères » à propos des chrétiens protestants.
–       Il a précisé que « dialoguer » ne signifiait pas « être d’accord », ni qu’il fallait renoncer à rester ferme dans sa foi chrétienne.
Auparavant je dois dire POURQUOI cette question?
–       Parce que jusqu’ici les plus grands obstacles que nous avons rencontrés dans l’Église catholique proviennent de ceux qui sont dans le dialogue islamo-chrétien, car, pour certains d’entre eux en tout cas, l’Islam est une voie de salut. De sorte qu’il n’y a pas de raison de quitter cette religion pour être sauvé. Si bien que nous, les ex-musulmans, nous faisons fausse route en disant que la religion musulmane est une erreur. Pour eux c’est nous qui sommes « une erreur ».
Nous serions donc supposés être, selon les cas, soit des « traitres » infréquentables, soit des intrus plutôt exaltés, dont il faut éviter de parler.
Exemple : alors que l’association Fraternité Notre-Dame de Kabylie est connue du diocèse de Créteil depuis 2004, lors de sa création, et reconnue depuis 2009 par le nouvel évêque, Mgr Michel Santier, elle n’est toujours pas citée dans l’annuaire diocésain des communautés et des groupes ecclésiaux !
–       L’autre raison qui me pousse à poser cette question, c’est qu’étant chrétien depuis de longues années, il me semble de mon devoir de signaler certaines dérives à ceux qui sont mes frères en Christ, quelque soit leur niveau de responsabilité, et de leur dire que l’intérêt principal des réfutations islamiques[2] est de nous remettre en face de NOTRE FOI : soit nous avons la foi catholique (universelle) et nous devons avoir le désir d’obéir au Seigneur qui nous demande d’aller baptiser toutes les nations au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, puisqu’il est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes ; soit nous n’avons plus la foi catholique et, dans cette hypothèse, avoir l’honnêteté de le déclarer. En sorte que nous, ex-musulmans, comprendrions la ségrégation dont nous sommes l’objet. En effet, accepter que la Bonne Nouvelle (Évangile) soit refusée à ceux qui, se sentant prisonniers de la doctrine islamique, se voient menacés de mort s’ils abjuraient l’Islam pour devenir chrétiens, c’est entériner un diktat humain et rejeter la volonté divine. C’est ce que nous constatons actuellement chez beaucoup de catholiques dont la solidarité est quasiment nulle pour soutenir leurs frères persécutés à cause de leur foi en Jésus Christ. Et malheureusement l’exemple est parfois donné par des pasteurs…Ce peu de prière pour eux dans les assemblées dominicales peut se lire ICI et ICI pour le désintérêt à leur martyre.
 
Après la conférence une dame qui semblait sceptique sur ce que j’avais dit au père Roucou, à l’expression de son visage, m’a incité à lui poser cette question :
–       Que pensez-vous, Madame, sommes-nous sauvés dans l’Islam, sans croire en Jésus Christ ?
Manifestement elle n’avait pas compris ma question, car elle m’a répondu :
–       Je ne connais pas l’Islam.
Je lui rétorquais qu’il ne s’agissait pas de l’Islam mais de sa foi ; aussi je lui ai reposé la question autrement :
–       Est-ce que Jésus Christ est l’unique Sauveur du genre humain, considérez-vous que son Salut concerne également les musulmans ?
Elle me redit encore :
–       Je ne connais pas l’Islam.
Sur quoi son amie, près d’elle, me répondit « oui » à sa place…
Nous en sommes là : les catholiques dialoguent avec les musulmans mais ne connaissent même pas leur foi. Comme ils ne sont pas en mesure de réfuter les arguments de leurs protagonistes, qu’ils acceptent sans sourciller la plupart du temps, qu’en conclure sinon qu’ils se rendent à ce dialogue pour apprécier les gâteaux orientaux et le thé à la menthe !
Bien entendu je ne dis pas cela du père Roucou, qui connait la foi catholique et n’ignore pas l’essentiel de la foi musulmane, tout en appréciant, peut-être les spécialités culinaires du monde musulman. Je l’ai en revanche bien constaté chez nombre de catholiques qui courent au dialogue islamo-chrétien comme d’autres courent à des invitations pour déguster des petits fours.
L’URGENCE n’est donc pas le dialogue avec les musulmans, mais la REÉVANGÉISATION DES CATHOLIQUES !
1ère question au père Roucou :
–       En tant que responsable du dialogue islamo-chrétien, pouvez-vous dire que vous m’acceptez comme frère en Christ… ? Et ne voyez-vous aucun obstacle à me bénir en tant que converti venu de l’Islam ?
2ème question :
–       Pouvez-vous nous dire si vous avez le souci de vos frères persécutés, comme ASIA BIBI et, entre autres, les Coptes d’Egypte, pays que vous connaissez par ailleurs ?
Ses réponses aux deux questions m’ont tout à fait satisfait ; et j’espère pouvoir mettre en ligne un enregistrement, que notre ami André a eu la bonne idée de faire: >>On peut l’écouter ici
<<
Pour la bénédiction, approuvée aussi par le père Gilles (en tant qu’ordinaire du lieu, c’est-à-dire curé) et qui se joindra au père Christophe Roucou, elle sera donnée à la fin de l’échange.
C’est donc devant l’assistance, face à une grande croix posée sur une chaise elle-même installée sur la table, bien en vue, en présence des autres convertis (une dizaine) originaires de 4 pays musulmans différents, à qui j’ai demandé de s’avancer au premier rang, et après avoir prié le Notre-Père tous ensemble, que les pères Gilles et Christophe Roucou nous ont bénis au nom du Christ.
Le responsable du SRI, à qui j’ai présenté quelques uns de nos frères et sœurs convertis, s’est entretenu avec eux et, même s’ils n’ont pas toujours été en phase avec lui, il les a accueillis avec joie et a approuvé notre démarche de conversion.
Ainsi donc que plus jamais il ne soit dit que les responsables de la Conférence de l’Église de France, représentés par le directeur actuel du SRI, n’accueillent pas ou ne baptisent pas les ex-musulmans voulant librement entrer dans l’Église du Christ !

[1] Du reste le père Roucou s’est toujours appuyé sur les documents magistériels ou sur ceux du Concile, se gardant bien de s’en écarter. On peut juste regretter que son grand zèle, presque missionnaire, ne soit pas plutôt mis au service de ses frères chrétiens, les victimes d’un islamisme impitoyable.
[2] Rappelons les trois contrevérités du Coran qui rendent ce livre inacceptable pour les chrétiens : Jésus, appelé 3isa, n’est qu’un prophète parmi d’autres, ayant annoncé un envoyé qui viendrait après lui portant le nom de Ahmad (Coran 61,6) ; il n’est pas mort sur la croix (Coran 4,157) ; il niera devant Allah avoir jamais dit «Prenez-moi, ainsi que ma mère, pour deux divinités en dehors d’Allah… » (Coran 5,116)