Les trois Marie ou la Myriam juive, la Marie chrétienne et la Mariam coranique

La première est à peine connue, la seconde, issue du même peuple, a un destin exceptionnel qui la fait briller au firmament ; quant à la dernière, en surgissant 6 siècles après, brouille l’histoire religieuse en jetant un pont virtuel entre les deux.

La première est intimement liée à l’histoire d’Israël, la seconde est, avec Pierre et Paul, le troisième pilier du christianisme, la troisième, en faisant fi de ces considérations historiques, oriente résolument en direction de la qibla musulmane.

Car si la première a vécu au temps des pharaons et la seconde au temps des empereurs romains, la troisième chevauche allègrement sur une période de plus ou moins 12 siècles en ne se situant nulle part, tantôt à la naissance de la primitive Église, tantôt à la naissance du judaïsme.

La première a fui l’Égypte pour échapper à Pharaon en traversant, avec ses frères, la Mer rouge, qui s’ouvre devant eux, à destination de la Terre Promise qu’elle n’atteindra pas, pour mourir en plein désert, unique prophétesse biblique, n’ayant eu ni époux ni enfant.

La seconde s’enfuit en Égypte, avec Joseph, pour préserver son divin bébé de la furie du roi Hérode, revient dans son pays galiléen pour assister, impuissante, à la mise à mort de son fils à Jérusalem, lequel ressuscite et monte au ciel dans son corps glorieux, puis dispense, à elle et aux onze réunis, le Saint-Esprit dix jours après son ascension.

La troisième quitte sa famille pour accoucher seule sous un palmier, en déplorant son sort funeste, au point de vouloir sa propre mort, puis donne naissance à l’unique enfant qui parle dés son berceau.

La première est bien enterrée dans le désert du Sinaï, la Bible juive l’atteste ; la seconde est élevée au ciel, selon la tradition, et ne cesse d’apparaître à travers le monde, y compris au Caire, en attendant qu’elle livre le dernier combat contre Satan, comme l’atteste le livre de l’Apocalypse ; de la dernière, à propos de sa mort, le Coran ne dit rien, motus et bouche cousue.

Voici donc, ci après, les éléments scripturaires qui peuvent, et devraient si l’on veut bien les méditer, élever le débat. Ou, tout au moins, de permettre à tout un chacun de se faire une opinion sur les trois Marie. Et faire aussi méditer, surtout, étant donné les conséquences que cela a engendrées pour l’humanité, sur celui qui a intérêt, sur une période historique aussi longue, à continuer de brouiller les cartes.

Quant à l’auteur de ce modeste aperçu, il ne prétend pas rester impartial, mais espère au contraire que ses frères chrétiens, en premier lieu, sachent discerner le vrai du faux. Et selon la maxime de notre Seigneur : « à bon entendeur salut ! »

Deux remarques importantes sur les critères choisis pour le repérage du nom de Marie dans les Écritures :

1 : Pour la Mariam du Coran, ne sont pas relevées ici les occurrences de l’expression « Jésus fils de Marie » qui concernent le personnage de 3isa. De sorte que si ces occurrences sont au nombre de 44 au total, il n’y en a que 13, environ, qui la concernent vraiment. Enfin, notamment dans la sourate 19, quand le pronom « elle » remplace Marie, il n’en a pas été tenu compte. Certains, en effet, comme Mgr Dubost ou Guillaume Dye, soulignent le fait que Marie, mentionnée 33 fois dans le Coran, l’est plus dans ce livre sacré que dans le Nouveau Testament. En fait ce chiffre vient de ce qu’on inclut, dans le décompte, toutes les fois où le Coran désigne 3isa qui insiste de la sorte qu’il est né d’une femme.

2 : Marie est citée en tout 44 fois, dont 21 fois sous le vocable « sa mère » ou « ta mère », comme on peut le voir ci-dessous. Si on ajoute à cela la « femme » de l’Apocalypse, nommée 8 fois, nous dépassons largement les 50 occurrences dans le Nouveau Testament. Contrairement à ce qui est affirmé par certains, tel que rapporté ci-dessus. Par ailleurs, à cause de son statut singulier et unique en tant que mère, elle est la seule femme que les prophéties annoncent dans l’Ancien Testament ; sans parler du Cantique des cantiques, voici l’exemple le plus incontestable en Isaïe 7:14, « C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d’Emmanuel. » Il est donc regrettable de constater combien est grande, chez certains catholiques, l’ignorance du rôle considérable de la Vierge Marie, dans le plan divin de salut, qui la comparent à la Mariam du Coran.

Myriam sœur d’Aaron et de Moïse (Bible A. T.)

Née vers 1250 avant J.C., en Égypte, son père est Amram et sa mère Jokébed, sœur aînée d’Aaron et de Moïse, elle est morte dans le Sinaï, comme ses deux frères après elle.

  • Exode 15:20 > Marie, la prophétesse, sœur d’Aaron, prit à la main un tambourin et toutes les femmes vinrent après elle, avec des tambourins et en dansant.
  • Exode 15:21 > Marie répondait aux enfants d’Israël : Chantez à l’Éternel, car il a fait éclater sa gloire ; Il a précipité dans la mer le cheval et son cavalier.
  • Nombres 12:1-2 > Marie et Aaron parlèrent contre Moïse au sujet de la femme éthiopienne qu’il avait prise, car il avait pris une femme éthiopienne. Ils dirent : Est-ce seulement par Moïse que l’Éternel parle ? N’est-ce pas aussi par nous qu’il parle ?
  • Nombres 12:4 > Soudain l’Éternel dit à Moïse, à Aaron et à Marie : Allez, vous trois, à la tente d’assignation. Et ils y allèrent tous les trois. –
  • Nombres 12:5-9 > L’Éternel descendit dans la colonne de nuée, et il se tint à l’entrée de la tente. Il appela Aaron et Marie, qui s’avancèrent tous les deux. Et il dit : Écoutez bien mes paroles ! Lorsqu’il y aura parmi vous un prophète, c’est dans une vision que moi, l’Éternel, je me révélerai à lui, c’est dans un songe que je lui parlerai. Il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma maison. Je lui parle [de] bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et il voit une représentation de l’Éternel. Pourquoi donc n’avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse ? La colère de l’Éternel s’enflamma contre eux. Et il s’en alla.-
  • Nombres 12:10-14 > La nuée se retira de dessus la tente. Et voici, Marie était frappée d’une lèpre, blanche comme la neige. Aaron se tourna vers Marie ; et voici, elle avait la lèpre. Alors Aaron dit à Moïse : De grâce, mon seigneur, ne nous fais pas porter la peine du péché que nous avons commis en insensés, et dont nous nous sommes rendus coupables ! Oh ! qu’elle ne soit pas comme l’enfant mort-né, dont la chair est à moitié consumée quand il sort du sein de sa mère ! Moïse cria à l’Éternel, en disant : O Dieu, je te prie, guéris-la ! Et l’Éternel dit à Moïse : Si son père lui avait craché au visage, ne serait-elle pas pendant sept jours un objet de honte ? Qu’elle soit enfermée sept jours en dehors du camp ; après quoi, elle y sera reçue.
  • Nombres 12 :15 > Marie fut enfermée sept jours en dehors du camp ; et le peuple ne partit point, jusqu’à ce que Marie y fût rentrée.                                                                                                    —
  • Nombres 20:1 > Toute l’assemblée des enfants d’Israël arriva dans le désert de Tsin le premier mois, et le peuple s’arrêta à Kadès. C’est là que mourut Marie, et qu’elle fut enterrée.                               –
  • Nombres 26:59 > Le nom de la femme d’Amram était Jokébed, fille de Lévi, laquelle naquit à Lévi, en Égypte ; elle enfanta à Amram : Aaron, Moïse, et Marie, leur sœur.
  • Deutéronome 24:9 > Souviens-toi de ce que l’Éternel, ton Dieu, fit à Marie pendant la route, lors de votre sortie d’Égypte. –
  • 1 Chroniques 6:3 > Fils d’Amram : Aaron et Moïse ; et Marie…-
  • Michée 6:4 > Car je t’ai fait monter du pays d’Égypte, Je t’ai délivré de la maison de servitude, Et j’ai envoyé devant toi Moïse, Aaron et Marie.

Mariam mère de 3isa (Aïssa)- Coran

Ni date ni lieu ne sont indiqués pour sa naissance dans le Coran, ou par la tradition musulmane, fussent-ils de manière approximative.

Sourate 3 AL-IMRAN (LA FAMILLE D’IMRAN) – 3:35 > (Rappelle-toi) quand la femme d’Imran dit : “Seigneur, je T’ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte-le donc, de moi. C’est Toi certes l’Audient et l’Omniscient”.

-36 > Puis, lorsqu’elle en eut accouché, elle dit : “Seigneur, voilà que j’ai accouché d’une fille”; or Allah savait mieux ce dont elle avait accouché ! Le garçon n’est pas comme la fille. “Je l’ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, le banni”

– 3:37 > Zacharie… dit : “ô Marie, d’où te vient cette nourriture ? ” – Elle dit : “Cela me vient d’Allah”.

– 3:42 > (Rappelle-toi) quand les Anges dirent : “ô Marie, certes Allah t’a élue au-dessus des femmes des mondes.

– 3:43 > “ô Marie, obéis à Ton Seigneur, prosterne-toi, et incline-toi avec ceux qui s’inclinent”.

– 3:44 > Ce sont là des nouvelles de l’Inconnaissable que Nous te révélons. Car tu n’étais pas là lorsqu’ils jetaient leurs calames pour décider qui se chargerait de Marie ! Tu n’étais pas là non plus lorsqu’ils se disputaient.

– 3:45 > (Rappelle-toi,) quand les Anges dirent : “Ô Marie, voilà qu’Allah t’annonce une parole de Sa part : son nom sera “al-Masih” “Hissa”, fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l’au-delà, et l’un des rapprochés d’Allah”.

Sourate 4 AN-NISA’ (LES FEMMES) – 4:156 > Et à cause de leur mécréance et de l’énorme calomnie qu’ils prononcent contre Marie.

– 4:171 > ô gens du Livre, n’exagérez pas dans votre religion, et ne dites d’Allah que la vérité. Le Messie Jésus, fils de Marie, n’est qu’un Messager d’Allah, Sa parole qu’Il envoya à Marie, et un souffle (de vie) venant de Lui. Croyez donc en Allah et en Ses messagers. Et ne dites pas “Trois”. Cessez ! Ce sera meilleur pour vous. Allah n’est qu’un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. […]

Sourate 19 : MARYAM (MARIE) – 19:16-26 > Mentionne, dans le Livre (le Coran), Marie, quand elle se retira de sa famille en un lieu vers l’Orient…

– 19:27-29 > Puis elle vint auprès des siens en le portant [le bébé]. Ils dirent : “ô Marie, tu as fait une chose monstrueuse !…

Sourate 21 : AL-ANBIYA (LES PROPHÈTES) – 21:91 > Et celle [la vierge Marie] qui avait préservé sa chasteté ! Nous insufflâmes en elle un souffle (de vie) venant de Nous et fîmes d’elle ainsi que de son fils, un signe [miracle] pour l’univers.

Sourate 23 : AL-MUMINUNE (LES CROYANTS) – 23:50 > Et Nous fîmes du fils de Marie, ainsi que de sa mère, un prodige; et Nous donnâmes à tous deux asile sur une colline bien stable et dotée d’une source.

Sourate 28 : AL-QASAS (LE RECIT) – 28:11 > Elle dit à sa sœur : “Suis-le”; elle l’aperçut alors de loin sans qu’ils ne s’en rendent compte.

– 28:12 > Nous lui avions interdit auparavant (le sein) des nourrices. Elle (la sœur de Moïse) dit donc : “Voulez-vous […]

Sourate 66 : AT-TAHRIM (L’INTERDICTION) – 66:12 > De même, Marie, la fille d’Imran qui avait préservé sa virginité; Nous y insufflâmes alors de Notre Esprit. […]

Marie dans le Nouveau Testament

Née aux environs de l’an 16 avant J.C., elle a vécu en Judée et se serait éteinte (dormition) dans l’actuelle Syrie (Éphèse). Ses parents, selon la tradition et les apocryphes, sont Anne et Joachim ; elle n’a eu ni frère ni sœur ; ni n’a eu d’autres enfants charnellement. Ceux qui sont appelés « frères de Jésus » sont des cousins. La phrase de Jésus sur la croix, « femme voici ton fils », dans l’évangile de st Jean fait d’elle, en revanche, la mère spirituelle des disciples de Jésus. Les catholiques croient à son Immaculée conception.

 

A- Citée dans l’évangile de saint Matthieu en : 1:16 ; 1:18 ; 1:20 ; 2:11 ; 13:55

Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus Christ. Marie, sa mère, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte, par la vertu du Saint Esprit, avant qu’ils eussent habité ensemble. Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle. Comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint Esprit ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus ; c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.

Tout cela arriva afin que s’accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète : Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous.

Joseph s’étant réveillé fit ce que l’ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme avec lui.

Mais il ne la connut point jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus.

B- Citée dans l’évangile de saint Marc : 6:3

N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Josés, de Jude et de Simon ? et ses soeurs ne sont-elles pas ici parmi nous ? Et il était pour eux une occasion de chute.

C- Citée dans saint Luc : 1:27 ; 1:29 ; 1:30 ; 1:34 ; 1:38 ; 1:39 ; 1:41 ; 1:46 ; 1:56 ; 2:5 ; 2:6 ; 2:16 ; 2:19 ; 2:22 ; 2:34 ; 2:39

Au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie.

L’ange entra chez elle, et dit : Je te salue, toi à qui une grâce a été faite ; le Seigneur est avec toi.

Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation.

L’ange lui dit : Ne crains point, Marie ; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il régnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n’aura point de fin.

Marie dit à l’ange : Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ?

L’ange lui répondit : Le Saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. Voici, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois. Car rien n’est impossible à Dieu.

Marie dit : Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ! Et l’ange la quitta.

Dans ce même temps, Marie se leva, et s’en alla en hâte vers les montagnes, dans une ville de Juda. Elle entra dans la maison de Zacharie, et salua Élisabeth. Dès qu’Élisabeth entendit la salutation de Marie, son enfant tressaillit dans son sein, et elle fut remplie du Saint Esprit.

Elle s’écria d’une voix forte : Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton sein est béni. Comment m’est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne auprès de moi ? Car voici, aussitôt que la voix de ta salutation a frappé mon oreille, l’enfant a tressailli d’allégresse dans mon sein. Heureuse celle qui a cru, parce que les choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur auront leur accomplissement.

D- Citée dans les Actes des Apôtres : 1:14

Tous d’un commun accord persévéraient dans la prière, avec les femmes, et Marie, mère de Jésus, et avec les frères de Jésus.

B- Citée en tant que mère de Jésus : Matthieu 2:13 ; Matthieu 2:14 ; Matthieu 2:20 ; Matthieu 2:21 ; Matthieu 12:46 ; Matthieu 12:47 ; Marc 3:31 ; Marc 3:32 ; Luc 2:21 ; Luc 2:33 ; Luc 2:43 ; Luc 2:48 ; Luc 2 :51 ; Luc 8:19 ; Jean 2:1 ; Jean 2:3 ; Jean 2 :5 ; Jean 2 :12 ;  Jean 6:42 ; Jean 19:25 ; Jean 19 :26

Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple :                                                                                  Voilà ta mère.                                                                                                                                    Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.