« A force de tout voir l’on finit par tout supporter…A force de tout supporter l’on finit par tout tolérer… A force de tout tolérer l’on finit par tout accepter… A force de tout accepter l’on finit par tout approuver ! » Saint Augustin évêque d’Hippone, théologien kabyle (354-450).

Depuis plusieurs jours, devant le Théâtre de la Ville (Paris), des

mentionnait “140

Il faut savoir que l’une des expressions artistiques (parmi d’autres) de cette pièce, subventionnée par nos impôts, consiste en des jets d’excréments sur une immense image du Christ en fond de scène. Les média, arguant de la liberté de création et d’expression, se sont déchaînés contre les manifestants, injuriés via les qualificatifs “intégristes” et “fondamentalistes”, termes que le grand public assimile automatiquement aux violences des islamistes. En particulier, dans le journal “Le Monde”, ce “phare” de la presse française, un article enflammé s’intitule rien moins que “Prise d’otages au Théâtre de la Ville”, un autre parlant de “fatwa culturelle”. Rappelons aussi que les média présentaient comme “fondamentaliste chrétien” le tueur norvégien franc-maçon Anders Breivik, responsable de la tuerie de 77
Le 29 /10/11, aux informations du soir (TF1), Claire Chazal parlant des “intégristes” les décrit ainsi: “Ils s’en prennent violemment aux spectateurs et acteurs de cette pièce de théâtre”.

C’est plus douloureusement que nous ressentons les injures “intégriste”, “fondamentaliste”, sans cesse répettées, quand elles sont proférées par les média catholiques dominants, dont La Croix. Sachant que pour les chrétiens le Christ n’est pas une idée pouvant être liée à la notion de liberté d’expression, mais une Personne qui a vécu et souffert, vrai Dieu et vrai Homme, Centre de leur foi, il est curieux que ces journalistes, certains allant même jusqu’à parler de manipulation extrémiste, ne voient pas la profonde détresse de ces jeunes croyants, légitimement atteints au plus profond d’eux-mêmes. On est encore plus attristé en lisant que Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France, après avoir dit “l’Eglise appelle à une liberté d’expression respectueuse du sacré“, déclare dans La Croix que « l’Eglise catholique condamne les violences perpétrées lors de récents spectacles ….. L’Eglise catholique en France n’est ni intégriste, ni obscurantiste».Selon la direction du théâtre, les “violences” ont été, le premier jour, quelques jets d’œufs à l’extérieur, des jets d’huile (?), par deux excités irresponsables, et une banderole déployée sur la scène (non renouvelés par la suite, la “violence” étant celle de la prière), faits qui sont l’objet de poursuites, mais considérés comme expression mineure, banale, dans d’autres situations, et jamais poursuivis. De son côté le 29/10/2011, sur Radio Notre-Dame Mgr Vingt-Trois parle d’un “goupuscule se réclamant du catholicisme, et qui fait de la foi un argument de violence”, citant Lénine pour lui les manifestants sont “des idiots sympathiques”. Notons que Lénine parlait plus exactement de “idiots utiles” à propos de ceux qui s’engageaient aux côtés des communistes, cas de très nombreux ecclésiastiques, ceci pendant les périodes des pires persécutions des chrétiens.Une question vient alors naturellement à l’esprit, à laquelle on espère une réponse négative: avec le pouvoir actuel, aurions-nous l’équivalent de l’Accord de Metz (pour ce pacte avec le communisme, bien occulté depuis et lié à l’acceptation d’observateurs de l’Eglise orthodoxe russe à Vatican II, et l’Ostpolitik, lire en.wikipedia.org/wiki/Metz_Accord)?Un peu avant sa mort, le cardinal Decourtray avait fini par reconnaître cette compromission avec la barbarie des persécutions communistes, compromission pour laquelle il n’y a jamais eu de repentance.

L’émission de France 5 “Revu & corrigé” du 29/10/2011,avec l’Abbé de La Morandais, Jérome Triomphe (avocat de l’AGRIF), Jean-Michel Ribes (metteur en scéne), François-Xavier Peron (Institut Civitas) donne une idée du climat passionnel créé autour des “intégristes – fondamentalistes”. On peut noter la déformation des faits par la journaliste qui les présente (cf. le rectificatif de l’un des participants), et les interventions de l’abbé de la Morendais, présenté par Paul Amar comme “ayant un sens aigu du dialogue et de l’échange”. La vidéo fr.gloria.tv/?media=209863 illustre parfaitement ce sens aigu du dialogue, et du respect de l’autre, dans ce qui devait être un débat d’idées. Bien que ne partageant pas le point de vue des manifestants sur le caractère blasphématoire de la pièce, dans sa Tribune libre pour Nouvelles de France, Myriam Picard analyse objectivement les faits, et montre l’endoctrinement des esprits: ” …. Néanmoins, un des aspects les plus intéressants de cette affaire aura sans nul doute été son traitement médiatique et la réaction de la mairie de Paris. Le deux poids deux mesures et la mauvaise foi journalistique auront produit leurs fruits les plus remarquables ces derniers jours, et je ne puis m’empêcher d’être une fois de plus profondément navrée par le torrent d’insanités que les journalistes habituels déversent dans des colonnes par ailleurs furieusement bienveillantes pour des causes peu irréprochables. …”. Il peut être lu dans sa totalité, qui montre le niveau d’intoxication des esprits par les média, sur

www.ndf.fr/poing-de-vue/31-10-2011/de-la-mauvaise-foi-avant-toutes-choses

“Heureux serez-vous quand on vous insultera, on vous persécutera, et on vous accablera de calomnies à cause de moi” (Mt 5,11). “Si le Monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous” (Jn 15,18)

Imaginons maintenant l’inconcevable: une pièce “Sur le concept du visage du Prophète de l’islam”, avec jets d’excréments de porc sur le visage de Mahomet. Fort justement, elle serait interdite préventivement à cause des troubles, émeutes, conséquences au niveau international, eux facilement imaginables, et la “grande première” n’aurait jamais pu avoir lieu. De toute façon, aucun auteur n’aurait été assez fou pour se lancer dans une telle aventure suicidaire. Aucun spectateur soucieux de sa sécurité n’aurait pris le risque d’assister à une telle représentation. Conclusion sur la liberté de création artistique, et la liberté d’expression: l’injure touchant ce qu’il y a de plus sacré dans une religion et la provocation sont légitimes uniquement si elles s’exercent contre le christianisme, ses fidèles étant forcément des dangereux “intégristes”, des “fondamentalistes” bornés s’ils réagissent.

Ceci nous amène aux points illustratifs suivants:

Le Monde ! « Le parquet de Strasbourg a requis, lundi 11 avril, trois mois de prison avec sursis et 1000 € d’amende à l’encontre d’un homme […] pour provocation à la discrimination, après avoir brûlé un exemplaire du Coran et uriné sur le livre.» « Il a été poursuivi pour provocation publique à la discrimination nationale, raciale ou religieuse ».

Réciproque ! Le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris, Emmanuel Binoche, a rejeté mardi la demande de l’AGRIF d’interdire la programmation par le Théâtre de la Ville de la pièce de l’Italien Romeo Castellucci: « Sur le concept du visage du Fils de Dieu». L’AGRIF a été condamnée à verser 1 200 euros à la partie adverse. Le tribunal a pu s’appuyer sur des critiques favorables de La Croix, de Télérama, et de certains ecclésiastiques, ce malgré les réactions de plusieurs évêques qui ont dénoncé cette œuvre et appelé les Français à s’élever contre leur financement par les deniers publics. Cf. l’article complet sur www.present.fr/index.php?id_rubrique=1

Piss Christ: Jésus crucifié baignant dans l’urine, dans une exposition d’oeuvres d’art subventionnée. De l’art subventionné par nos impôts.

– Golgota Picnic: le Christ est traité de “el puto del diablo”. Plus encore, son flanc, ouvert par la lance du soldat, est fourrée de billets de banque, et des hamburgers jonchent le sol en hommage à la multiplication des pains. Enfin, le chef d’orchestre arrive nu sur scène, pour interpréter au piano l’air des «Sept dernières paroles du Christ en Croix» de Haydn. C’est de la création artistique subventionnée. Notons ce titre “Les fondamentalistes chrétiens jouent les censeurs du Théâtre Garonne” dans la rubrique “Culture” du site

«La violence et la haine n’empêcheront pas le droit inaliénable à la liberté d’expression», explique l’une des membres de l’équipe artistique à  LibéToulouse. Aucune chance de voir un jour une version où Mahomet est traité de «puto diablo», car là «La violence et la haine empêcheront sûrement le droit inaliénable à la liberté d’expression», et pourtant la violence du Coran, des Hadiths, de la Sira (biographie de Mahomet) est bien opposée au message d’Amour du Christ. Le courage a des limites.

Les différences de traitement prennent une toute autre dimension quand elles concernent le Droit. Communiqué de Maître François Souchon,avocat des jeunes manifestants interpelés:“J’ai pu constater que tout était mis en œuvre pour priver intégralement mes clients des droits de la défense les plus essentiels et les plus fondamentaux”. Extrait: “maintenus en garde à vue durant 48 h, menottés, condamnés sans jugement, traités comme des chiens, des trafiquants de drogue ou des terroristes, privés de leur droit à une défense, isolés de leur avocat et placés sous contrôle judiciaire. …. Certains ont été placés en garde à vue au milieu d’individus retenus pour une agression au couteau. Ces individus étaient libérés quelques heures après leur arrestation, alors que l’on signifiait à mes clients une prolongation de leur détention, soit de nouveau 24 heures en cellule, à raison d’ « instructions spéciales » …… En toute humilité je dois avouer que je ne m’attendais pas à une telle ampleur dans la violation des droits de la défense les plus élémentaires, sans parler de la justice sur le fond“. Il est très probable que, s’appuyant sur les déclarations des plus hautes autorités de l’Eglise de France et les articles de La Croix, la partie civile n’aura aucune peine à obtenir des juges les plus sévères condamnations pour les manifestants, afin d’en faire un exemple de défense de la “liberté d’expression”, et de la “liberté de création artistique”, contre les “violences” des “intégristes – fondamentalistes”. La demande d’interdiction de la pièce par l’AGRIF a été déjà rejetée sur la base de cet argument.

A ce sujet, il est intéressant de noter que le sociologue Odon Vallet pense que ces différences de traitement soulèvent un problème: il y a aujourd’hui une inégalité de traitement entre religions, aux dépens du christianisme. … Il est évident que, si au lieu du portrait du Christ, il y avait eu celui de Mahomet ou de Moïse, la pièce ne serait pas passée, crainte d’une islamophobie raciste ou d’un antisémitisme aux relents nauséeux. … C’est vrai qu’on défend moins les convictions des croyants chrétiens en se disant qu’ils seront plus tolérants. Cela pose problème“.Citons aussi le philosophe athée Michel Onfray, connu pour ses virulentes critiques du christianisme. Sur le plateau de l’émission de FR2 “On n’est pas couché(29/10/2011), il s’exprime ainsi: J’ai écrit le« Traité d’athéologie », donc je peux en parler. On fait de moi un athée radical, mais je trouve que ce n’est pas bien de provoquer les chrétiens comme ça. Je ne suis pas pour l’insulte, le mépris. Je pense que cette espèce de mise en scèneoù l’on envoie des grenades, des matières fécales, sur le visage du Christ, ce n’est pas nécessaire. C’est une provocation un peu facile, on peut provoquer sans insulter les gens !

Voyons maintenant quelques faits réconfortants.

Dans une lettre réponse à CIVITAS, Monseigneur Raymond Centenne, évêque de VANNES, apporte un soutien non ambigu aux catholiques qui, sans aucune violence manifestent pacifiquement leur indignation devant l’honneur du Christ outragé. Il félicite plus particulièrement tous ceux qui, mis en garde-à-vue, défendent l’Église. Voici quelques extraits de sa lettre qui indirectement est une réponse à la déclaration de Mgr Podvin porte-parole de la Conférence des évêques de france dans La Croix:

 “[…] Comme vous le faites justement remarquer,les manifestations soi-disant culturelles et artistiques attaquant le Christ et son Église sont en hausse constante. A l’heure où, en de nombreux pays, les chrétiens subissent, au seul motif de leur foi, de multiples vexations quand leur vie n’est pas tout simplement mise en péril, il me semble effectivement nécessaire de réagir avec fermeté.[…]. Alors que nos frères, en de nombreux endroits, font face avec courage et détermination pour maintenir le trésor de la foi malgré le danger,je ne peux que soutenir toute action visant à défendre, avec charité et fermeté, l’honneur du Christ et de l’Église. Je félicite et j’encourage tous ceux qui, en cohérence avec leur foi, n’hésitent pas à  agir publiquement, et qui, bien que n’usant pas de violence, aussi bien verbale que physique, sontemmenés par les forces de police et placés en garde à vue, alors qu’ils manifestent, en toute justice, leur désapprobation face à des spectacles dont l’ignominie dépasse l’entendement même”.

Cependant alors que plusieurs autres évêques soutiennent les jeunes manifestants chrétiens (Mgr Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, Mgr Aubertin, archevêque de Tours, Mgr Aumonier, évêque de Versailles, Mgr Bagnard, évêque de Belley-Ars, Mgr Raffin évêque de Metz, Mgr Brouwet évêque auxiliaire de Nanterre, et probablement d’autres évêques), le cardinal le cardinal Vingt-Trois déplore “des manifestations de violence” devant le théâtre de la Ville (La Croix, 19/11/2011).

Le père Guy Gilbert (le “curé des loubards”), sur radio Notre Dame où il anime une émission tous les mercredis soir de 22h à minuit, parlant de ces spectacles blasphématoires le 19/10/2011, a déclaré soutenir l’action de ces jeunes qui prient, et appeler à venir nombreux à la manifestation du 29 octobre à Paris, organisée par CIVITAS.

Marco Tosatti, collaborateur du site Vatican Insider, ex-vaticaniste dela Stampa, auteur de nombreux livres, journaliste laïc catholique, se fait l’avocat des manifestants. Tout sauf un traditionaliste – il le dit lui-même – son témoignage a donc en l’occurrence une plus grande valeur.

vaticaninsider.lastampa.it/homepage/inchieste-ed-interviste/dettaglio-articolo/articolo/francia-france-9442/

La traduction en français est donnée dans benoit-et-moi.fr/2011-III/0455009f700cc020c/0455009f8d085f702.html

– En relation avec ces tristes évènements l’abbé Guillaume de Tanoüarn, publie un article intéressant, qui précise certains points de théologie

A propos à propos du respect du Christ, il cite Luc 12, 8-10:”Tout homme qui dira une parole contre le Fils de l’Homme, cela lui sera remis. Mais pour celui qui aura blasphémé contre l’Esprit saint il n’y aura pas de rémission“.

Il poursuit:

“Que signifie cette parole ? Si l’on attaque le Christ sans le connaître, cela peut être remis. “Je ne veux pas la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se convertisse et qu’il vive“. Le Christ n’est pas un despote oriental ou un Empereur romain. Il a égard à la situation de chacun. Celui qui a été conditionné toute sa jeunesse contre lui, celui là n’est pas coupable comme celui qui, connaissant le Christ, se retourne contre lui.

Car si l’on attaque l’Esprit saint qui révèle à notre esprit la beauté du visage du Christ, si l’on blasphème le Christ que l’on connaît… Alors le Christ ne peut plus se faire “notre avocat” auprès du Père. “Quiconque me reniera à la face des hommes sera renié à la face des anges de Dieu“…

Roméo Castellucci se croit drôle en disant des chrétiens courageux qui viennent prier à son spectacle : “Je leur pardonne. Ils ne savent pas ce qu’ils font“. Il montre surtout, ce disant, que le Christ n’est pas pour lui un étranger, que ses blasphèmes sont des blasphèmes de luxe, soigneusement préparés en connaissance de cause. Ce sont assurément les plus graves.

PAGE 2. Suite: différence de traitement pour les chrétiens et actualité. Communiqué de Maître François Souchon,avocat des jeunes manifestants interpelés