Réponse à ceux qui cherchent à comprendre en toute vérité ce qui est dit de Jésus:

Qu’Il n’a pas été engendré(1).

En langage chrétien, engendrer signifie qu’Il n’est pas réductible à la condition humaine.

>>> VOIR AUSSI LA REPONSE DU PERE BOUTROS sur ce SITE
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1-Dieu est esprit ! Il est le Créateur de l’homme, et, avant lui, des anges !

Ceux qui ont compilé le Coran ont voulu entretenir sciemment, une confusion scandaleuse, en comparant les œuvres de l’Esprit et les œuvres charnelles. Nous allons discuter cette affirmation :

 A- Les anciens Kabyles disent qu’Il est le Seul à s’être donné un NOM. Ce NOM qui a été révélé à Moïse et que les Hébreux, par respect et par crainte de l’écorner, renoncèrent à prononcer.

Tandis qu’aucun humain ne s’est donné de nom à soi-même : nous en avons tous reçu un à notre naissance, puisque nous avons tous été créés, étant passé par le processus des générations. Ce processus concerne les hommes, et les créatures non spirituelles en général.

2- Les anges, eux, ne sont pas concernés, étant des créatures spirituelles. Le Coran lui-même le reconnaît quand il rapporte la révolte d’Iblis. Et aucun ange, d’après les Ecritures Saintes, n’a été engendré, à l’instar des humains; c’est pour cela que, à maints endroits, dans l’Ancien Testament, ils sont appelés “fils de Dieu”. Être fils de Dieu cela signifie L’avoir pour père: Adam est fils de Dieu, car il n’a pas été engendré par un père humain ; conférons-nous à Luc 3,38, où après avoir nommé tous les géniteurs participant au mystère de l’incarnation de Jésus, remontant au de-là d’Abraham,  l’évangéliste conclut: …fils de Sem, fils de Noé, fils de Lamech, fils de Mathusalem, fils de Hénoch, fils de Yéred, fils de Mahalaléel, fils de Qénân, fils d’Enosh, fils de Seth, fils d’Adam, fils de Dieu.

3- Ceci pour nous montrer que Dieu est Père de tous, puisqu’Il est père d’Adam, notre père à tous par la chair. Mais pour montrer, surtout que, comme pour les anges, lorsque Dieu crée Il ne passe par le truchement de la maternité, tout en étant le véritable père évidemment. De sorte que, si nous ne pouvons pas avoir deux pères charnels, nous avons bien un père charnel et un père spirituel.

Mais alors que chacun a un père charnel différent, nous avons le même père spirituel, Dieu. Au sens de Créateur.

4- Ayons de nouveau recours à nos ancêtres kabyles : ils appellent Dieu BABA-REBBI, autrement dit le PAPA-EDUCATEUR. C’est une des preuves que leur religion, avant qu’on ne leur impose l’Islam, était imprégnée d’un judéo-christianisme très primitif. Ils avaient tous les éléments d’une foi en attente de >>> REVELATION.
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5- Dieu seul est donc Créateur spirituel, puisqu’Il est Esprit. Et Dieu est le Père par excellence car Il est Celui qui n’a pas de père. Il est à l’origine de tout, et de tous. Il est le point de départ, le commencement de tout. Et quand on dit qu’Il est père d’Adam, nous savons bien que Dieu n’a pas engendré le premier homme.

6- Donc Adam n’a pas eu de mère, bien qu’il ait eu un père, LE PERE de toutes choses. Car il faut bien qu’il soit fils de… quelqu’un ; sans quoi il serait Dieu.

On voit ainsi que la filiation ne passe pas nécessairement par la mère. Dans le monde spirituel jamais. Tandis que dans notre monde matériel, créé dans le temps (c’est en ce sens qu’il est temporel, c’est-à-dire provisoire), toute filiation passe par la mère, sauf chez certaines espèces d’hermaphrodites, tel l’escargot.

7- C’est ainsi que, pour entrer dans le monde matériel, dans le monde temporel, Jésus a pris chair d’une mère. Mais comme Il vient du monde divin, le monde spirituel, Il n’a pas besoin de géniteur humain, ayant déjà pour père LE PERE. Voilà pourquoi le Coran ne peut le nier.

8- Adam vient du Père, sans passer par une mère, car c’est sa première naissance, et parce que Dieu est Créateur en esprit.

9- Tandis que Jésus, déjà né de toute éternité dans le monde spirituel,  que nous ne pouvons ni comprendre ni connaître pour le moment, entre dans le monde temporel pour sa deuxième naissance par le sein virginal de Marie. Si bien qu’Il peut dire aux Juifs, à leur grand scandale: “En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, j’étais.” Jn 8,58

10- De sorte que Jésus, sur terre, est fils d’une femme, Meryam, c’est ce que dit fort à propos le Coran. Mais quand nous disons qu’Il est Fils de Dieu nous nous référons à son statut initial puisqu’Il vient de Dieu. Or nous venons de voir que l’Ecriture Sainte considère comme « fils » ce qui vient de Dieu. Ce qui est dit des anges peut être dit encore plus de Jésus.

11- En revanche, dire de Jésus qu’Il procède d’une relation charnelle de Dieu, est le plus grand des blasphèmes. Dieu pardonnera sans doute à ceux qui ne peuvent pas s’élever bien haut, en pensée, mais pas à ceux qui comparent volontairement Dieu, pur Esprit, à l’homme dont le besoin de se reproduire est inscrit dans ses gênes. Il en est de même de ceux qui, sciemment, veulent donner une épouse à Jésus : par exemple les gens de la gnose. Toutes ces orientations peuvent mener au fameux « péché contre l’Esprit », dont Jésus dit qu’il ne sera pas pardonné à ceux qui le commettent. Car la seule épouse du Christ est l’Eglise.

12- Jésus, venant de l’univers intemporel et divin, est entré dans notre monde matériel pour un seul but: faire de nous ses frères et soeurs, en nous révélant ainsi que Dieu est un Père aimant ; mais pour cela il fallait qu’Il nous sauve du pouvoir du Mal ; le Malin ayant obtenu un tel pouvoir sur nous depuis le péché d’Adam. C’est Satan qui s’oppose à cette divinisation de l’homme, que le Coran montre clairement dans les passages suivants : Coran 7,10-12 ; 17,63 ; 38,69.

 B- Le temps de Dieu et le temps de l’homme.

Comme pour la notion de Dieu, et conséquemment celle d’esprit, la notion d’éternité, qui lui est intimement imbriquée, et bien que nous ayons des mots pour la désigner, voire même une ébauche de définition, reste insaisissable.

Le problème majeur, en effet, l’obstacle infranchissable pour la compréhension de Dieu par l’homme, c’est le temps. Dieu vit hors de notre temps, c’est tout ce que nous pouvons dire. Le seul, à notre connaissance, qui ait posé la problématique du temps par rapport à Dieu, c’est saint Augustin. Les découvertes modernes, notamment celles d’Albert Einstein sur les lois de la relativité, confirment son intuition : la matière créée, pour >>échapper
<< au temps doit aller à la vitesse de la lumière, soit 300 000 Kms à la SECONDE ! Autrement dit quelque chose d’impossible. Seul l’esprit (l’âme) peut s’affranchir du temps...
Et comme tout ce que nous faisons, tout ce que nous pensons est soumis au temps, nous ne sommes pas en mesure d’imaginer l’éternité ; Dieu encore moins, heureusement disions-nous car sans quoi il ne serait pas Dieu.

Qui peux penser à Dieu, ou à l’éternité, sans aussitôt s’imaginer un commencement ?

Qui peut imaginer un esprit sans aussitôt penser à ses dimensions ?

Notre pensée évolue dans le temps, notre imagination s’y développe ;  nous y sommes soumis, ainsi qu’à la force de gravitation ; nous en dépendons comme de l’air que nous respirons. Et nous aurions la prétention de cerner Dieu, nous qui ne pouvons nous libérer de ces contingences ?

Dire de Dieu “qu’Il est grand”, par exemple, c’est déjà Le réduire avec du vocabulaire humain: c’est une forme de blasphème, car notre connaissance de la « grandeur » est limitée.

Dire qu’Il est miséricordieux pareillement : pouvons-nous connaître la MISERICORDE de Dieu, quand d’une époque à une autre, d’une culture à une autre, d’un homme à un autre, les critères pour la mesurer et la définir peuvent changer ?

Il en est ainsi de tout ce qui prétend « expliquer » Dieu : qu’Il soit unique, qu’Il soit bon, juste…

L’Evangile nous dit que « nul n’a vu Dieu, pour en parler, sauf CELUI qui en vient, Jésus Christ » ; or le Coran l’admet, malgré toutes les retouches dont il a fait l’objet. Et Jésus déclare que « les véritables adorateurs adorent le Père en esprit et en vérité, car tels sont les adorateurs que cherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui adorent, c’est en esprit et en vérité qu’ils doivent adorer. » Jn 4, 23-24

Soyons donc sérieux : nous ne pouvons rien dire sur Dieu, sinon ce qu’Il veut bien nous révéler de Lui !

Dés lors comment oser dire que « Dieu n’a pas engendré et n’a pas été engendré(1) », en suggérant que, si cela avait été, n’aurait pu se faire que par le truchement d’une femme ?

« Coran 6, 101 : Créateur des cieux et de la terre, comment aurait-Il des  enfants, lui qui n’a point de compagne, qui a créé toutes choses qui connaît toutes choses ? »

Il n’y a que deux explications à cette perfidie :

– Soit elle a été conçue dés le départ, et dans ce cas saint Jean Damascène a eu raison d’inclure l’Islam comme la 100ème hérésie connue, à son époque, du Christianisme.

– Soit elle a été « rajoutée », par les différents protagonistes des feuillets coraniques, comme le suggère le dernier ouvrage traitant de la question : « Le messie et son prophète, aux origines de l’Islam » par E.-M. Gallez.


 

(1)  Nous faisons allusion à la formule du Coran, qui dit d’Allah qu’il “n’engendre ni n’est engendré non plus” en sourate 112.

(2) Il s’agit bien là d’une formule suscitée pour combattre le dogme chrétien; ca dans le Credo, nous affirmons ceci: “Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles: Il est Dieu né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, Engendré, non pas créé, de même nature que le Père; et par lui tout a été fait.” Il n’est pas question, ici, d’établir une comparaison entre la procréation des êtres humains, mais de dire quelque chose du mystère divin de la Trinité.