NEUVAINE À SAINT AUGUSTIN

DU 20 AU 28 AOÛT

Souvenons-nous des paroles du Christ :

« Ne les craignez donc pas ! Rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est secret qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans l’ombre, dites-le au grand jour ; ce que vous entendez dans le creux de l’oreille, proclamez-le sur les terrasses. » Mt 10, 26-27

Et enfin celles-ci qui sont déterminantes pour nous :

« Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, je me déclarerai moi aussi pour lui devant mon Père qui est aux cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai moi aussi devant mon Père qui est aux cieux. » Mt 10, 32-33

De sorte que les choses sont claires : Jésus nous demande de ne pas avoir peur et de proclamer l’Evangile auquel nous avons librement adhéré.

Nous avons l’exemple des chrétiens d’Afrique du Nord, qui nous ont précédé : courageusement ils ont tenu dans les pires persécutions.

Souvenons-nous des Félicité et Perpétue, de Marcienne, Marien et ses compagnons : ils sont nombreux ceux qui ont proclamé haut et fort leur foi en Jésus Christ devant leurs juges, devant des gouverneurs et commandants d’armée, en se gardant bien de les haïr.

Relisons ce que Cyprien, ce grand évêque de Carthage, martyr lui aussi, répond à son juge :

« Le gouverneur :

– Leurs excellences, les empereurs Valérien et Gallien, ont bien voulu m’envoyer une lettre.

Voici l’ordre qu’ils donnent :

TOUS CEUX QUI NE SUIVENT PAS LA RELIGION DES ROMAINS DOIVENT PRENDRE PART AU CULTE DE CETTE RELIGION.

D’abord, dis-moi qui tu es.

Qu’est-ce que tu me réponds ?

Cyprien :

– Je suis chrétien et évêque.

Je ne connais pas d’autres dieux que le Dieu unique et véritable.

Il a créé le ciel, la terre, la mer, et tout ce qu’ils contiennent.

C’est lui que nous, les chrétiens, nous servons.

Nous le prions, jour et nuit, pour nous, pour tous les êtres humains, et aussi pour le salut des empereurs.

[…]

Le gouverneur :

– Tu as vécu longtemps dans une religion qui ne respecte pas celle des Romains.

Tu as poussé beaucoup de gens à faire comme toi.

Tu t’es montré l’ennemi des dieux des Romains et de leur sainte religion.

Leurs excellences les empereurs très religieux Valérien et Gallien et le noble César Valérien n’ont pas réussi à te faire pratiquer leur culte.

[…]

– Voici ce que nous décidons :

Thascius Cyprien sera tué par l’épée.

Cyprien :

– Je remercie Dieu ! »

Les siècles ont passé, mais les hommes n’ont pas changé : quand ils ont le pouvoir l’injustice est une de leurs pratiques dominantes. Surtout lorsqu’ils prétendent être des personnes « très religieuses », comme on vient de le lire !

Cet exemple est donc édifiant, il suffit de l’actualiser en changeant les noms.

Aussi nous voulons que ceux, qui se déclarent nos ennemis, sachent que nous prions sincèrement pour eux, pour leur salut.

Du reste dés qu’un homme prend le pouvoir, de manière légitime ou non, les chrétiens ont le devoir de prier pour lui. Même si lui ne les porte pas dans son cœur. Surtout s’il ne les porte pas dans son cœur !

Il en est ainsi du président actuel, comme ce fut le cas du président Zeroual.

Mais de prier pour eux ne signifie pas que nous nous soumettrons à des lois injustes, ou que nous renonçons au droit de le dire.

Voilà pourquoi nous prenons à témoin nos ancêtres dans la foi.

L’un d’eux est Augustin de Thagaste, auquel, en 2000, fut consacré un colloque en Algérie, sous l’égide du président de la République, Abdelaziz Bouteflika qui en eut même l’idée selon certains.

Où sont aujourd’hui ces bonnes dispositions sur la diversité, sur le dialogue et sur les libertés ?

Voilà pourquoi enfin nous invitons nos frères priants, en particulier les catholiques, à dire en cette fin du mois d’août, entre le 20 et le 28, la neuvaine à saint Augustin, sachant que la loi promulguée contre « les cultes non musulman » entrera en application le 1er septembre.

Or cette loi est injuste et les autorités algériennes, qui le savent, doivent la retirer.

Les Algériennes et les Algériens ne sont pas des mineurs. Ils sont suffisamment raisonnables et perspicaces pour décider de leurs croyances, en leur âme et conscience, devant Dieu seul, qui est l’unique juge en cette matière.

Prions donc avec nos ancêtres dans la foi, avec tous les frères qui nous ont précédés, le Seigneur des mondes, notre Dieu, d’inspirer et d’éclairer ceux qui gouvernent.

N. B. La neuvaine est dans la rubrique « Prières » (la première, des prières en français).