Algérie : une nomenclature de 300 prénoms amazighs adoptée

Par : Mohamed Mouloudj (journal Liberté) Logo Liberté Algérie
Cinquante ans après son indépendance l’Algérie peine à vivre avec la liberté qu’elle aurait obtenue en 1962, tant il est vrai que la liberté ne s’octroie pas mais, étant un don de Dieu, est ontologique à l’homme.
Après avoir ignoré l’amazighité (berbérité) du pays, sous le président Ben Bella, après l’avoir estimé dépassée sous le président Boumediene, après l’avoir combattue sous M. Chadli, après avoir tenté de composer avec elle sous M. Zeroual, sous le président actuel, M. Bouteflika, on voudrait la soumettre, comme tout ce qui vit en « Dar el-Islam ».
Dernièrement je posais la question à M. Mustapha Krim, président de l’Église protestante d’Algérie (voir en première partie), qui disait qu’au niveau ministériel l’affaire était réglée, pour les chrétiens.
Voilà donc que maintenant, au niveau de l’état civil, on veut circonscrire l’identité berbère, tout en la contrôlant : sur 1000 prénoms proposés, 300 seulement ont été retenus.
^^^^^^^^^Extrait de l’article du journal Liberté du 25/07/13

 Cette liste a été proposée par le Haut commissariat à l’amazighité (HCA), dont le premier responsable, Youcef Merahi, estime qu’avec cette validation,”c’est une victoire lorsque le gouvernement reconnaît le déni dans le choix des prénoms amazighs”. Pour le SG du HCA, avec cette reconnaissance, “plus jamais un agent de l’état civil ne s’opposera à l’inscription d’un nouveau-né sous un prénom choisi par ses parents”. Et de souligner que “c’est un pas vers l’application de l’article 3 de la Constitution”. L’article 3 de la loi fondamentale stipule que “tamazight est également langue nationale. L’État œuvre à sa promotion et à son développement dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national”. Tout en saluant l’initiative du Premier ministre, relayée par le ministère de l’Intérieur, Youcef Merahi a émis des réserves quant au choix des prénoms retenus par l’administration. Ainsi, il informe que son institution avait remis une liste de près de 1 000 prénoms. Les pouvoirs publics ont décidé alors de réduire la liste à 300 prénoms, répartis sur une moitié de prénoms féminins et l’autre moitié pour les prénoms masculins. Youcef Merahi, que nous avons contacté hier, et qui a émis des réserves, a précisé que “cette liste n’est pas définitive”. Tout en appelant à des états généraux de l’état civil, avec le concours des spécialistes et des concernés, Youcef Merahi a fait savoir que les prénoms amazighs déjà inscrits doivent être considérés d’office comme prénoms usuels dans l’administration. Il a appelé à l’harmonisation de l’orthographe des prénoms. Par ailleurs, il a appelé le législateur et le gouvernement “à définir le sens de la consonance algérienne”. Notre interlocuteur s’est interrogé “si les prénoms turcs ou iraniens sont de consonance algérienne ?”