Ecoutons les musulmans “modérés”: les pauvres, ils cherchent à se convaincre que leur religion n’est pas ce que leur montre la funeste réalité, ils se débattent dans des contradictions religieuses qui font peine à voir…

Bonne lecture.

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Le malentendu est résumé par cet article de liberté :

L’islam enseigne dans ses préceptes la tolérance, la piété, le partage et l’amour du prochain et où chaque individu n’a de compte à rendre qu’au Créateur.

L’intolérance sera-t-elle encore au rendez-vous avec le mois sacré du Ramadhan ? C’est une question à poser de manière récurrente surtout qu’on se rappelle de la chasse aux sorcières, dignes du maccarthysme, de l’année dernière.
L’islam enseigne dans ses préceptes la tolérance, la piété, le partage et l’amour du prochain et où chaque individu n’a de compte à rendre qu’au Créateur. L’intrusion des intermédiaires qui s’auto-intronisent donneurs de leçons durant ce mois sacré est facilitée par l’absence de l’autorité de l’état, garant de la liberté individuelle et de la protection des personnes.
Les épisodes dangereux et en même temps grotesques du Ramadhan 2010 sont encore dans toutes les mémoires avec les histoires des déjeuneurs traduits devant la justice comme des malfrats. En suivant ce raisonnement, un malade ne peut prendre son traitement pour ne pas être la honte de son entourage ; un diabétique doit jeûner de force même si sa santé est en danger. Pourtant, le corps médical éclairé est intransigeant sur ce point. D’où la question : qui suivre, le médecin ou le charlatan d’un mois ?
Le dérapage de jour en jour plus visible vers le salafisme ne semble pas inquiéter outre mesure l’état qui cède de ses pouvoirs jusqu’à faire de la mosquée, lieu de prières et de recueillement, une arène politique et plus de propagande.
Il est confié à des imams un autre rôle qui n’est pas le leur et ensuite on se désole ou on s’étonne des résultats obtenus. L’état donne ainsi des signes de démission ou d’impéritie qui sont autant de signes de victoires qu’engrangent les islamistes. Les révolutions arabes doivent donner à réfléchir et personne n’a de leçon à donner à personne. La pratique religieuse reste une affaire personnelle, et les donneurs de leçons doivent commencer par eux-mêmes.

O. A.

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Autre article, intitulé “les vieux démons se réveillent“, pas moins:

Les mêmes vieux réflexes s’étaient immanquablement déclenchés plusieurs jours avant l’avènement du mois sacré.

La veille, Constantine, grouillant anormalement, donnait l’impression de se préparer à vivre un état de siège. Les boulangeries, les boucheries, les épiceries, les marchés de fruits et légumes, tous les coins de vente de denrées alimentaires, ont été littéralement dévalisés. Une frénésie d’achat, que des prix ubuesques n’ont pas entamée, s’était emparée de tous. Déjà, les retardataires n’ont pas trouvé de semoule. Cette denrée, nous dit-on, s’écoule sous le manteau. «On la vend aux amis et autres fidèles clients», dit, dépitée, une vieille dame. L’anarchie, constatent d’aucuns, est devenue atavique.

Chaque année, l’on a droit aux mêmes promesses impuissantes du ministère du Commerce d’exercer un contrôle sur les prix et sur la spéculation éhontée qui sévit impitoyablement durant le mois du jeûne, et aux mêmes éternelles recommandations de clémence par les imams, qui prêchent dans le désert… Hier encore, les chaînes devant les boulangeries étaient impressionnantes, et l’ambiance électrique. Chacun repartait avec une quantité de pain à nourrir tout un contingent, comme si l’on craignait quelque évènement catastrophique. Et pas seulement. La circulation automobile était féroce, à couper au couteau, qui plus est dans une ville éventrée par d’impérissables chantiers. Qui klaxonne, qui invective, qui vocifère, bref, la plupart des gens étaient affolés, survoltés, excités, d’humeur irascible avant l’heure. «C’est la disette, demain ?» observent malicieusement quelques badauds. «C’est pathétique», commentent d’autres. «Autres temps, autres mœurs », résume un vieux monsieur.
Farida Hamadou d’El Watan. Nous mettons là encore cet article car il risque de n’être plus consultable, par la suite

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 Voici un autre aperçu tiré du journal Liberté encore ; tout l’article est à lire et nous le remettons ici au cas où il ne serait pas accessible par la suite: 

 LE RAMADAN de toutes les intolérances !

Le mois sacré est synonyme, chez nous [Algérie], de surenchères et d’excès tous azimuts. L’État, qui devrait jouer son rôle de pédagogue et donner le bon exemple, s’avoue, une nouvelle fois, impuissant devant les extrémistes qui imposent, encore, leurs desiderata.

Chaque année, de nouveaux rites, de nouvelles pratiques sont importés ou copiés via des chaînes satellitaires pour être imposés aux fidèles comme étant le vrai islam ! Chaque année, et à mesure que l’État recule devant les fanatiques, de nouvelles pratiques, de nouvelles habitudes sont imposées aux Algériens.
Cette année, le ministère des Affaires religieuses, pour ne pas trop s’attirer les foudres des salafistes, a pris deux décisions qui en disent long sur la frilosité des décideurs : les fidèles sont libres de choisir l’imam devant officier la prière des Tarawih (prières surérogatoires), d’une part, et d’autre part, la prière du Tahadjoud (prière de la nuit) est tolérée dans certaines mosquées. S’il est admis, chez tous les exégètes, que ces prières, comme tant d’autres pratiques religieuses, ne sont pas des obligations, les extrémistes veulent les imposer de force.
Le contrôle des mosquées, en principe confié aux Directions des affaires religieuses, n’a jamais été aussi effectif, tant il obéissait aux courants les plus extrémistes qui, à chaque fois, essayaient d’imposer leurs imams et leurs pratiques.
Mais, l’extrémisme ne s’exprime pas seulement au sein des mosquées où cela lui est possible. Il s’exprime surtout dans la rue. La chasse aux non-jeûneurs est redevenue à la mode et beaucoup de responsables locaux se prêtent allègrement à ce jeu.
L’intolérance s’exprime ouvertement durant ce mois, censé, au contraire être celui de l’entraide de la compassion et de la patience. Chez nous, les extrémistes veulent imposer leurs visions étriquées à toute une société et même à ses hôtes venus contribuer au développement du pays. Quel est le tort d’un chrétien, d’un bouddhiste ou d’un athée ? Doit-il impérativement quitter le pays pendant ce mois ou jeûner de force pour faire plaisir aux charlatans des temps modernes ? La religion, dans son ensemble, ne s’impose pas. C’est une question de croyance individuelle. La foi, chacun l’a, à sa façon. Et seul Dieu pourrait juger de la bonne foi des uns et des autres.
Le recul de l’État face à la montée en puissance des extrémistes ne date pas d’aujourd’hui et il suffit de constater son incapacité de mettre en place l’institution de “mufti de la République”, prévue depuis plusieurs années, pour s’en rendre compte.
Ces mêmes extrémistes sont, comme par hasard, aux commandes du commerce, informel surtout. Ce sont eux qui détiennent les marchés de gros, notamment des produits alimentaires. Ce sont eux qui ont fait plier, au printemps dernier, l’État qui voulait imposer les chèques pour les opérations commerciales. Ce sont eux qui dictent leurs lois en la matière, qui font flamber le marché à la veille du Ramadhan où ils vont réaliser le maximum de bénéfices. Ce sont eux qui ont menacé d’affamer le peuple après l’avoir appauvri.
Pour ces extrémistes, il est hors de question de payer des impôts à l’État. Ils préfèrent payer des “tchippa” qu’ils essayent, par tous les moyens de justifier, sachant que la religion interdit clairement ce genre de pratiques.
Partout, à travers le pays, les anciens terroristes, ayant bénéficié des grâces successives, ont blanchi leur argent dans le commerce informel et sont devenus un véritable monopole que même l’État ne peut déranger.
On ne le répétera jamais assez : l’extrémisme se renforce surtout des hésitations de l’État à assumer pleinement ses responsabilités.