Dans la divinité tu dois demeurer et par l’humanité tu dois y aller

 

 

 

 Ces quelques mots de notre frère ainé dans la foi Saint Augustin dans son Sermon 261 sont une invitation à accepter (Qabel) la grâce qui nous conduit jusqu’à notre identité spirituelle.


La rencontre avec une Personne et la vie possède un nouvel horizon

 

S.S le pape Benoit XVI a su admirablement indiqué en introduction de son encyclique ce qui guide le chrétien ‘«Nous avons reconnu et nous avons cru que l’amour de Dieu est parmi nous». Nous avons cru à l’amour de Dieu: c’est ainsi que le chrétien peut exprimer le choix fondamental de sa vie. À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive.»

 

Le chemin de disciple de Jésus-Christ

 

“Thomas lui dit : «Seigneur, nous ne savons pas où tu te retires, comment donc en saurions-nous le chemin ?» Jésus lui répondit : «Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Mais, dès maintenant, vous le connaissez, et vous l’avez vu.»” Jean 14,5-7

Jésus est le chemin qui conduit au Ciel, et il est le seul chemin qui mène à la demeure du Père : il n’y en a pas d’autre, car “il n’y a qu’un Dieu, et qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus.” (1 Tm. 2, 5) Fils unique du Père, Jésus est l’Homme-Dieu qui nous révèle le Père et nous le fait connaître.

‘C’est dans la divinité que tu dois demeurer et par l’humanité que tu dois y aller’, ces quelques mots de notre frère ainé dans la foi Saint Augustin (1) dans son Sermon 261 sont une invitation à accepter (Qabel) la grâce qui nous conduit jusqu’à notre identité spirituelle. Notre espérance est ancré dans l’Evangile, dans ce témoignage qui nous annonce que «Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui» (1 Jn 4, 16).

(1) Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église

 

Ainsi, tout ce que le Père est par essence – l’amour infini et parfait – s’est rendu présent parmi les hommes dès l’Incarnation du Fils de Dieu, et donc, celui qui a vu le Fils, a vu l’Amour de Dieu : il a vu le Père.

“«Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même: mais Le Père demeurant  en moi fait ses œuvres. Croyez-m‘en! je suis dans le Père et le Père est en moi. Croyez du moins à cause de ces œuvres. En vérité, en vérité je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que moi je fais ; il en fera même de plus grandes, parce que je vais auprès du Père.»” Jean 14,10-12

 

Par la chair je m’approchais de Dieu, par la foi j’étais appelé à une nouvelle naissance.

 

Si nous restons attachés au Christ par la foi, l’espérance et la charité, alors, nul doute que nous serons en communion non seulement avec Jésus, mais aussi avec son Père, notre Père. Ainsi c’est notre conscience d’être revenu à la place de fils, d’avoir été sauvé par la grâce; sanctifié par le sang de Jésus Christ que nous avons retrouve notre identité et que s’éclairent les propos de Saint Hilaire de Poitiers.

«Mais ce pouvoir même qui est donné à chacun d’être fils de Dieu s’enlisait dans une foi faible, hésitante. Nos propres difficultés rendent l’espérance douloureuse, le désir s’exaspère et la foi s’affaiblit. C’est pourquoi le Verbe de Dieu s’est fait chair: par le Verbe fait chair, la chair pouvait s’élever jusqu’au Verbe. […] Sans s’appauvrir de sa divinité, il s’est fait le Dieu de notre chair. [..] Mon âme accueillit dans la joie la révélation de ce mystère. Par la chair je m’approchais de Dieu, par la foi j’étais appelé à une nouvelle naissance. Je pouvais obtenir la régénération d’en haut. [..] J’étais assuré que je ne pouvais être réduit au néant

Hilaire de Poitiers, De la Trinite, 1, 1-13 (PL 10, 25-35) cite p22 par Olivier Clément dans Sources (‘les mystiques chrétiens des origines’’) Ed. Stock

Marie, modèle du vrai disciple

 

Dans l’Évangile de Jean, ce groupe, au pied de la Croix, formé par Marie et « le disciple que Jésus aimait », représente l’Église : c’est l’ensemble des croyants que Jésus confie alors à sa mère, qu’il lui demande d’accueillir. C’est donc avec tout son être, corps, âme et intelligence, que Marie participe au mystère divin. Marie représente ainsi l’humanité, même si, comme personne, elle joue un rôle unique dans l’histoire du Salut.

 «L’Esprit Saint a préparé Marie par sa grâce […] Elle a été par pure grâce, conçue sans pêché comme la plus humble des créatures, la plus capable d’accueil au Don ineffable du Tout-Puissant. [..]. Enfin par Marie, l’Esprit Saint commence à mettre en communion avec le Christ les hommes «objets de l’amour bienveillant de Dieu», et les humbles sont toujours les premiers à le recevoir: les bergers, les mages, Siméon et Anne, les époux de Cana et les premiers disciples.» Catéchisme de l’Eglise Catholique 

 

Le secret que Marie révèle

 

En tant que disciples de Jésus nous sommes tous, hommes et femmes, appelés à enfanter le Christ et Marie est le modèle du vrai disciple, qui accepte la Parole de Dieu, adhère de tout son cœur et se soumet.

«Au terme de cette mission de l’Esprit, Marie devient la «Femme», nouvelle Eve «mère des vivants», Mère du «Christ total». C’est comme telle qu’elle est présente avec les Douze, «d’un même cœur assidues a la prière: (Ac 1, 14) a l’aube «derniers temps» que l’Esprit va inaugurer le matin de la Pentecôte avec la manifestation de l’Eglise» Catéchisme de l’Eglise Catholique.

Ces enseignements confirment ce que l’Église d’Orient nous indique sur Marie.

«Mais il y a aussi le troisième secret que Marie révèle : celui de l’homme en Dieu. Accueillant Dieu en elle, par l’Esprit Saint, au moment de l’Annonciation, elle montre à chacun de nous la nature humaine complètement transfigurée, telle qu’elle doit devenir selon le dessein de Dieu. Marie est alors l’image de chaque âme fécondée par l’Esprit qui engendre le Seigneur. Cet événement absolument unique dans l’histoire devient un paradigme de la vie mystique pour chaque âme, un modèle de la foi trinitaire qui a besoin de la Mère, Marie.

Tels sont les traits principaux de la vénération de la Mère de Dieu dans l’Église orthodoxe. Quand on réfléchit à l’expérience mariale de l’Orient, on est toujours frappé par sa similitude ou sa parenté avec la même expérience de l’Occident, en dépit d’une différence de formes et de dogmes. Cette affinité intime, vitale, existentielle, qui porte les germes de l’unité inévitable entre les Églises, est un autre secret de Marie, qui reste encore à découvrir.» Vladimir Zielinsky, Prêtre et écrivain orthodoxe russe

Tous appelés à l’accueil

Donc hommes et femmes, nous sommes tous appelés à cette attitude d’accueil, d’ouverture à l’autre et d’offrande, dont, selon le symbolisme biblique, l’épouse et l’amante sont la figure.

«Dieu est la beauté absolue parce qu’il est l’existence personnelle absolue. Comme tel il fonde le désir, le libère et l’attire. Il pose les êtres dans leurs limites mais les appelle a une communion sans confusion. Etant lui-même au delà du repos et du mouvement, il donne a chacun une identité sans mélange, mais ouverte, vivifiée par le dynamisme de l’amour.»

O. Clément Sources p 22 (Editions Stock).