Septembre 2011. AINA, L’agence internationale d’information Assyrienne rapporte que les salafistes ont décrété: “il sera impossible de construire une église en Egypte, et celles qui seront démolies ne seront jamais reconstruites. Aucune croix ne sera autorisée sur les églises, ni aucune cloche ne pourra sonner”.

La petite église Saint George du village Elmarinab en Haute Egypte, un village principalement chrétien, a été récemment reconstruite car son état devenait dangereux pour les fidèles. Les musulmans du village se sont dit offensés par son état neuf, et ont rameuté les salafistes des villages voisins.

Début septembre, ces derniers ont encerclé les maisons des chrétiens, et leurs ont interdit de quitter leurs maisons et d’acheter de la nourriture tant qu’ils ne détruiraient pas le dôme de la petite église. Ils ont ensuite détruits les cultures des villageois chrétiens.

Malgré la présence policière, les musulmans ont interdit toute entrée et sortie du village, et ont menacé, après les prières du vendredi à la mosquée, d’aller eux-mêmes détruire l’église.

Samedi 3 septembre, le gouverneur militaire a été informé que les chrétiens étaient affamés, enfermés dans leurs maisons. Il a envoyé les forces de sécurité sur place, et elles ont escorté deux jeunes chrétiens pour leur permettre d’acheter de la nourriture pour les villageois. Les musulmans ont alors tenté de bloquer les véhicules de sécurité qui ont forcé le passage. “J’ai eu le coeur brisé de voir un vieillard courir avec les enfants pour manger un morceau de pain”, a témoigné un villageois au retour des véhicules chargés de nourriture.  

Une « réunion de réconciliation » fut mise en place, et le père Makarios Boulos a accepté, « dans un geste d’apaisement », de retirer la croix et les cloches de l’église. Ensuite, les mêmes musulmans présents à la “réunion de réconciliation” ont réclamé que les six petits dômes de l’église soient détruits, ce qui, selon le prêtre, ferait tomber tout l’édifice. Puis ils demandèrent la suppression des panneaux indiquant qu’il s’agit d’une église, pour les remplacer par “maison d’hospitalité”.

Cela se passe en Egypte, en septembre 2011, soit quatre mois après le printemps arabe, salué chaleureusement par tous les média occidentaux. Cela se passe dans l’indifférence totale du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU, dans le silence des médias occidentaux, et l’ignorance des organisations humanitaires.

Aucune association musulmane de France n’a défendu pour ces coptes les droits qu’ils réclament en France, et dénoncé ces actes barbares. Aucune association liée au dialogue islamo-chrétien ne s’est manifestée.