Le 8 mai France Inter (informations de 8 heures) parle “pudiquement” des “incidents entre coptes et musulmans” au Caire. Les titres de la grande presse: “Affrontements interconfessionnels”. Il s’agit de l’attaque de deux églises coptes, Saint Mina et Sainte Marie, par une foule de musulmans entrainant la mort de 12 personnes et 110 blessés. Les deux églises ont été incendiées. Il faut ainsi laisser planer le doute sur les agresseurs afin d’éviter une stigmatisation de l’islam. Implicitement les titres suggèrent ainsi que les torts sont partagés entre la petite minorité chrétienne, et la grande majorité islamique.

Ceux qui ont attaqué l’église Saint-Mina affirmaient vouloir libérer une femme chrétienne, détenue après avoir voulu se convertir à l’islam. Selon un journaliste de l’AFP, ils lançaient des cocktails molotov sur les chrétiens qui défendaient l’entrée du sanctuaire.

Ces titres ambigus sont récurrents dans la presse, lorsqu’il s’agit des persécutions antichrétiennes dans les pays musulmans. Quelques autres exemples depuis le début de l’année:

En Egypte

– “Des affrontements entre chrétiens coptes et musulmans ont fait officiellement dix morts au Caire” (09/03/2011). Ces “heurts” dans le quartier déshérité à forte population copte de Moqattam ont également fait 110 blessés, a déclaré le ministère de la Santé, sans toutefois préciser la confession des morts et blessés.

La communauté copte d’Egypte a été aussi visée dans la nuit du nouvel an 2011 par un attentat devant une église d’Alexandrie (nord), qui a fait 23 morts, et un grand nombre de blessés.

Les coptes ont demandé la reconstruction d’une église incendiée par des musulmans, le 8 mars 2011 au Caire, en Egypte. En théorie la construction des églises, et leur réparation, ne sont soumises à aucune législation. En réalité la demande doit être déposée au Ministère de l’Intérieur. Les conditions requises sont draconiennes, très difficiles à réunir et des règlements encore plus contraignants sont entrés en vigueur. La construction des églises est donc pratiquement arrêtée, et actuellement il n’y a pratiquement pas de réparation. Donc il y a de fortes chances que ces églises incendiées restent en ruine.

Il faut noter que le rapt d’adolescentes coptes pour les marier à des musulmans est une autre forme de persécution. Officiellement devenues musulmanes, les familles ne peuvent plus les récupérer.

Côte d’Ivoire

En avril, à Duékoué, l’une des plus grandes villes de la région, environ 800 chrétiens ont été massacrés après l’entrée des forces musulmanes pro-Ouattara, devenu président de ce pays. On préfère parler de “rivalités interethniques”. Des massacres importants ont aussi eu lieu dans le département ivoirien de Toulepleu, mais on n’en parle pratiquement pas pour ne pas ternir la réputation du nouveau président musulman.

Nigéria

Dans la nuit du vendredi 6mai des musulmans ont attaqué le village de Kurum, dans l’État de Bauchi. Dix-sept chrétiens ont été assassinés, dont la femme d’un pasteur et ses trois enfants. Une vingtaine de maisons ont été incendiées.

Depuis l’instauration de la charia (loi islamique) dans le nord du Nigeria en 1999, on estime a plusieurs milliers le nombre de chrétiens assassinés par des musulmans. Le Reverend Turbe Ngodem déclare que pas un n’a été condamné par la justice.

– Lors de violences consécutives à la publication des résultats de l’élection présidentielle du 16 avril, 53 églises avaient été incendiées dans l’État de Bauchi, à majorité musulmane. Ceci pour manifester le rejet par cette majorité du scrutin qui a porté à la tête du Nigeria Goodluck Jonathan, chrétien du Sud, devant le général Muhammadu Buhari, musulman du Nord.